Sa secrétaire d’Etat Hillary Clinton a annoncé à Genève la création d’un Fonds mondial pour l’égalité, destiné à "soutenir le travail des organisations de la société civile" engagées dans la lutte pour l’égalité des individus sans distinction de leur orientation sexuelle
Le président Barack Obama a appelé à mettre la discrimination contre les homosexuels au coeur de la diplomatie américaine, sans aller toutefois jusqu’à menacer de couper l’aide internationale aux pays qui s’en rendraient coupables.
"J’appelle tous les organismes engagés à l’étranger à s’assurer que la diplomatie américaine et l’aide (financière internationale) promeuvent et protègent les droits des homosexuels, des bisexuels et des transsexuels", a annoncé le président américain dans une note interne.
"Je suis très inquiet des violences visant les lesbiennes, les homosexuels, les bisexuels et les transsexuels dans le monde", a-t-il souligné, alors que les Etats-Unis font fréquemment part de leur inquiétude à l’endroit de projets de loi réprimant l’homosexualité, notamment en Afrique et en Russie.
M. Obama ne va cependant pas aussi loin que le Premier ministre britannique David Cameron, qui a menacé fin octobre d’exclure des programmes britanniques d’aide les pays "qui ne respectent pas les droits de l’homme", évoquant notamment "le traitement réservé aux homosexuels".
La semaine dernière, les Etats-Unis se sont par exemple déclarés inquiets d’un projet de loi nigérian interdisant les manifestations publiques amoureuses entre personnes du même sexe.
En ce qui concerne la Russie, l’administration Obama a protesté le mois dernier contre un projet de loi qui criminaliserait des faits de "propagande homosexuelle" à Saint-Pétersbourg. Moscou a répliqué en accusant Washington d’ingérence dans ses affaires intérieures.
Dans sa note, M. Obama a appelé le département d’Etat et celui de la Sécurité intérieure à traiter correctement les demandeurs d’asile ou réfugiés homosexuels persécutés dans leurs pays.
Sa secrétaire d’Etat Hillary Clinton a annoncé à Genève la création d’un Fonds mondial pour l’égalité, destiné à "soutenir le travail des organisations de la société civile" engagées dans la lutte pour l’égalité des individus sans distinction de leur orientation sexuelle.
Ce fonds, qui sera doté de plus de 3 millions de dollars (2,2 millions d’euros), permettra aux organisations de mieux défendre les intérêts des gays, lesbiennes, bisexuels et transsexuels.
"C’est une violation des droits de l’homme quand des gens sont battus ou tués en raison de leur orientation sexuelle, ou parce qu’ils ne se conforment pas aux normes culturelles imposant ce à quoi les hommes et les femmes doivent ressembler ou comment ils doivent se comporter", a insisté Mme Clinton.
"Etre gay n’est pas une invention des pays occidentaux. C’est une réalité de l’humanité. Et protéger les droits de l’homme de tous les gens, gays et hétérosexuels, n’est pas le seul fait des gouvernements occidentaux", a insisté Mme Clinton, citant notamment l’Afrique du Sud, la Colombie et le Népal.
Barack Obama a déjà pris plusieurs mesures en faveur des droits des homosexuels, électorat traditionnel des démocrates, dont l’adoption de la loi abolissant le tabou gay dans l’armée américaine.
Il ne s’est en revanche toujours pas prononcé en faveur du mariage homosexuel, indiquant seulement que sa position sur la question était "en train d’évoluer".
- Source LE POINT