De plus en plus de pays occidentaux réagissent à l’adoption, fin février, de la loi qui durcit la répression contre les homosexuels en Ouganda. Leur moyen de pression : couper les aides au développement, notamment celles versées directement à l’Etat ougandais. La Suède est le dernier pays en date à manifester son désaccord avec cette loi homophobe.
L’Ouganda devra se passer de l’aide financière de la Suède. Une annonce qui arrive après celle du Danemark, de la Norvège et des Pays-Bas. Pas question pour ces pays de toucher au soutien apporté à la société civile, mais de suspendre les versements d’Etat à Etat.
Dès le lendemain de l’adoption de la loi durcissant la répression contre les homosexuels en Ouganda, les Etats-Unis ont immédiatement menacé de couper une partie de leur aide. Une aide qui s’élève tout de même à 485 millions de dollars par an. Ils ont été suivis par la Banque mondiale, qui a reporté sine die le versement d’un prêt de 90 millions de dollars qui devait servir à améliorer le système de santé ougandais.
Un important manque à gagner pour l’Ouganda, qui prétend pouvoir se passer des dons occidentaux et parle déjà de nouveaux partenaires comme l’Inde ou la Chine.
Dans un pays qui connaît une forte hausse du taux d’infection du virus du sida, de la mortalité infantile, sans parler des scandales de corruption à répétition, se passer du soutien de ces bailleurs de fonds représente un défi dangereux pour la population. Un défi que le président Yoweri Museveni se dit pourtant prêt à prendre pour défendre une certaine idée de « la moralité ».
- SOURCE RFI