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 d’ADHEOS

Une enquête a été ouverte après l’agression filmée d’une femme transgenre dimanche à Paris qui a provoqué l’indignation de plusieurs responsables politiques et d’associations.
 
Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour "violences commises à raison de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre", a précisé une source judiciaire, ajoutant qu’une personne avait été placée en garde à vue avant d’être relâchée.
 
Sur une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, une femme transgenre est prise à partie par plusieurs personnes en marge d’un rassemblement place de la République contre le président algérien Abdelaziz Bouteflika, avant d’être mise à l’écart par le service de sécurité de la RATP.
 
Cette personne transgenre de 31 ans, a expliqué à France Inter, qu’elle voulait descendre pour prendre le métro, quand "il y a trois individus qui [lui] ont bloqué la route" : "Un d’eux me dit : ‘Mais en fait toi, tu es un homme et de toute façon tu ne passeras pas’. Un des trois individus me dit : ‘Mais tu as des seins, est-ce que je peux toucher ?’ Et là, il a porté sa main sur ma poitrine."
 
"Je me suis retrouvée face à un homme qui a sorti son sexe devant moi et m’a dit que je devais lui faire plaisir. Les hommes qui étaient au-dessus m’ont jeté de la bière. Et la personne qui m’a touché la poitrine est revenue vers moi et m’a mis une gifle et la suite vous l’avez vue sur la vidéo", a ajouté la jeune femme.
 
Sur les images, "on voit la foule vociférer et la personne essayer de se défendre, mais recevoir des coups et des insultes", décrit Joël Deumier, président de l’association de lutte contre l’homophobie SOS Homophobie, ajoutant que ces actes ne devaient pas rester "impunis".
 
"Chacun devrait pouvoir se déplacer librement dans l’espace public quel que soit son sexe ou son genre. Cette vidéo montre que ce n’est pas le cas et qu’il y a encore beaucoup de progrès à faire", poursuit-il.
 
Cette agression a également été condamnée par la maire de Paris. "Les coupables de cet acte intolérable doivent être identifiés et poursuivis" a affirmé Anne Hidalgo sur Twitter, se disant "indignée".
 
Côté gouvernement, la secrétaire d’Etat en charge de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations a dénoncé une scène "inadmissible", rappelant que les agressions homophobes et transphobes "ne sont pas des opinions mais de la bêtise et de la haine". "Elles agressent et tuent", a écrit Marlène Schiappa sur Twitter.
 
Le nombre d’agressions à caractère transphobe a fait un bond de 54% en 2017 avec 186 signalements recueillis cette année-là, selon le rapport annuel 2018 de l’association SOS Homophobie.