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 d’ADHEOS

La jeune femme retenue devait être expulsée vers son pays où elle se dit en danger. Pour raison de santé, elle peut finalement prétendre à un droit de séjour de six mois
 
La décision est intervenue tard, dans la soirée de mercredi : Elita Omalichaogo Edeh peut demander "une titre de séjour provisoire pour raisons de santé". La jeune Nigériane de 26 ans devrait pouvoir séjourner légalement en France pendant 6 mois. Jusqu’à ce retournement sanitaire de sa situation, elle devait être expulsée vers son pays d’origine où son homosexualité la met en danger. Le Nigeria a pénalisé l’homosexualité par une loi promulguée en 2013.
 
Persécutions au Nigéria
Elita Omalichaogo Edeh avait fuit en avril les persécutions des homosexuels dans son pays. Elle raconte les avoir vécues frontalement, le 4 avril. Elles et trois amies passent un moment privé, chez Mary, la compagne d’Elita Omalichoago Edeh. Les quatre femmes sont lesbiennes. Des voisins les surprennent, les battent. Elita Omalichoago Edeh est la seule qui parvient à s’enfuir. Elle racontera plus tard sa compagne brûlée vive en place publique. Ses deux autres amies emprisonnées.
Elle racontera aussi sa fuite jusqu’à son arrestation en gare d’Hendaye. Elle est en situation irrégulière sur le sol français, placée au CRA. Le préfet prend un arrêté d’expulsion vers le Nigeria. Avec le concours de la Cimade (qui vient en aide aux migrants et demandeurs d’asile), des Bascos (association de défense des minorités sexuelles) elle engage tous les recours juridiques possibles, jusqu’à la Cour européenne des droits de l’homme. Mais en vain : elle doit quitter la France.
 
Une "bonne nouvelle"
Mais mercredi soir, la préfecture des Pyrénées-Atlantiques diffuse un communiqué qui précise que "des éléments nouveaux ont été produits par le médecin de l’Agence régionale de santé Aquitaine, saisi par le Préfet des Pyrénées-Atlantiques en application des dispositions prévues par le code de l’entrée et du séjour et du droit d’asile, recommandant de ne pas éloigner Mme Elita Omalichaogo EDEH du territoire français, pour lui permettre de bénéficier de soins en France".
Dès mercredi soir, les députées (PS) Colette Capdevielle, Sylviane Alaux, le maire d’Hendaye (PS) Kotte Ecenaro, se félicitaient de cette "bonne nouvelle". Jeudi matin, la Cimade savourait cette première étape. Mais invitait ses soutiens en ces termes : "Ne baissons pas notre vigilance. Elita est toujours obligée de quitter le territoire français, avec toujours le Nigeria comme pays de renvoi."