Peter Saunders, victime de pédophilie et membre du groupe d’experts créé par le pape François pour lutter contre ce fléau dans l’Eglise, a pris ses distances avec la commission, a annoncé le Vatican samedi 5 février.
Lors d’une réunion de cette commission, rassemblée depuis jeudi et jusqu’à dimanche, « il a été décidé » que M. Saunders se mette en congé le temps d’envisager « la meilleure manière de soutenir son travail », a annoncé la salle de presse du Vatican.
Responsable en Grande-Bretagne de la « National association for people abused in childhood » (NAPAC), M. Saunders était, avec l’Irlandaise Marie Collins, l’un des deux membres de cette commission — qui en compte 17 — à avoir été abusé par des membres de l’Eglise catholique dans sa jeunesse.
Lenteur des travaux
L’année dernière, il n’avait pas hésité à élever la voix contre Mgr George Pell, tout-puissant « ministre » de l’économie du pape, accusé par une ancienne victime d’avoir refusé de prendre au sérieux sa plainte contre un prêtre, ce que le cardinal australien avait nié en bloc. Il s’était aussi prononcé contre la nomination d’un évêque chilien, Juan de La Cruz Barros, soupçonné d’avoir protégé un prêtre accusé de pédophilie.
Avant le début de la réunion de la commission, M. Saunders avait exprimé au Los Angeles Times sa frustration devant la lenteur des travaux. « La dernière réunion en octobre a été un non-événement. On m’a dit que Rome ne s’était pas faite en un jour, mais le problème c’est qu’il ne faut que quelques secondes pour violer un enfant », avait-il déclaré.
- SOURCE LE MONDE