L’élue LREM Agnès Thill, que certains députés souhaiteraient voir exclue du parti pour des propos sur la PMA, persiste dans une vidéo où elle compare les femmes seules y ayant recours à des "droguées" et où elle nie être homophobe.
Le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a réagi mardi matin à d’"insupportables et méprisantes paroles d’Agnès Thill à l’égard des mamans et des enfants comparés à des médicaments". "Ces mots blessent des familles et viennent nourrir tous les préjugés ignobles que je continuerai à combattre inlassablement. Effectivement, ça suffit", a-t-il lancé dans un tweet.
Le cas d’Agnès Thill pourrait s’inviter ce mardi à l’ordre du jour de la réunion des députés LREM.
"Je n’ai pas de risque d’exclusion", affirme-t-elle pour sa part dans un entretien vidéo à Oise Hebdo mis en ligne sur le site de l’hebdomadaire lundi, car pour cela il faudrait "que ce soit justifié" et "prouver" qu’elle est "homophobe", "raciste" et "islamophobe", ce qu’elle nie catégoriquement être.
"Pour le reste, il faut surtout faire de la pédagogie", poursuit-elle, en évoquant le fait qu’"on ne voudrait pas informer parce qu’on sait bien qu’il y a des choses gênantes", comme le fait de "multiplier les femmes seules".
Critiquant "l’argument" de l’"envie" d’enfant de ces femmes, elle fait valoir qu’"un enfant n’est pas un médicament, c’est un être humain". Ces femmes "souffrent. J’entends bien qu’elles souffrent, mais alors qu’est ce qu’on fait; si un drogué souffre, on lui donne de la drogue ? Est-ce que je lui donne un enfant parce qu’elle souffre ?"
Opposée à l’extension de la PMA et déjà mise en garde à plusieurs reprises par LREM pour certaines de ses prises de positions publiques, Agnès Thill avait de nouveau fait polémique ces derniers jours en estimant à l’occasion de la publication du rapport de la mission parlementaire sur la bioéthique que "l’absence de genre dans le mot parent favorise l’éclosion d’écoles coraniques".
Une quinzaine de députés LREM emmenés par l’élu du Val-d’Oise Aurélien Taché ont dénoncé ces déclarations dans une lettre adressée au patron du groupe à l’Assemblée, Gilles Le Gendre.
Dans un courrier à Gilles Le Gendre daté de lundi, Agnès Thill l’a de son côté appelé à ne pas "participer à cette entreprise tendant à taire, et stigmatiser, les voix discordantes" au sein du groupe, et a fustigé le "raccourci" de son propos opéré selon elle par Aurélien Taché.
Gilles Le Gendre, ainsi que le patron de LREM Stanislas Guerini, avaient pris vendredi leurs distances avec les propos d’Agnès Thill. Mais Gilles Le Gendre a estimé lundi qu’elle avait "toujours sa place dans le groupe"
- SOURCE E LLICO