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 d’ADHEOS

Ce vendredi 9 juin, deux agresseurs présumés sont jugés au tribunal correctionnel de Poitiers. Un homme de 47 ans avait été passé à tabac devant la discothèque le George Sand en novembre 2022. En plus de multiples hématomes, la victime souffre encore de blocages psychologiques.

Il est cinq heures du matin, heure de fermeture des clubs. À la sortie d’une soirée entre amis, la vie de Stéphane Dardillac bascule.

Une fois qu’on se sépare avec mes copains, eux, ils étaient où, je ne sais pas, ils ressurgissent derrière moi.

Stéphane Dardillac

Passé à tabac

Après de premiers échanges vulgaires et tendancieux, tout s’accélère lorsque le quadragénaire se retrouve isolé de son groupe d’amis. Sur le trajet qui le mène à son véhicule garé en contrebas, il sent la menace se rapprocher. Son premier réflexe est de s’asseoir sur un rebord de fenêtre pour tenter de joindre ses amis au téléphone.

Il y en a un qui me tient à la gorge, il prend mon téléphone et l’autre juste derrière met le premier coup.

Stéphane Dardillac

En sang et tuméfié, il retourne se réfugier dans le club où il a passé la soirée. Ces agresseurs sont appréhendés quelques semaines plus tard.

Dans un premier temps, le caractère homophobe de l’agression n’est pas retenu. Mais une nouvelle action du juge fait changer l’affaire de dimension et permet à Stéphane de renforcer sa défense.

Il apparaît très clairement dans le compte rendu du supplément d’information que cette infraction a été commise en raison de l’orientation sexuelle de mon client.

Maître Elise Farine

Avocate de la victime

Préjudice psychologique

En plus des multiples blessures, il lui faut aussi vivre avec la détresse psychologique. En état de choc depuis son agression, Stéphane s’est isolé.

Malheureusement, on se coupe de gens, on change de vie. Il y a des choses qu’on ne fait plus, on a moins de chance de rencontrer du monde.

Stéphane Dardillac

De ce procès, Stéphane attend la reconnaissance de ce qu’il a subi, il en espère aussi un déclic salutaire, un nouveau départ.

Un procès aux assises ?

L’objectif premier de son avocate est que cette affaire soit jugée aux assises et non au tribunal correctionnel. Pour cela elle s’appuie sur les circonstances aggravantes de l’affaire : son caractère homophobe, les faits commis en réunion. Elle espère y faire ajouter la notion de préméditation, elle décrit l’agression comme un « piège ficelé ».

Durant le procès de ce vendredi, trois associations  ADHEOS, Mousse et Stophomophobie sont également présentes aux côtés de Stéphane.