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 d’ADHEOS

La victime de l’agression a porté plainte et a lancé une pétition pour que le chauffeur perde sa licence.
 
«C’était surréaliste», lâche Sara Vasconcelos pour décrire l’agression dont elle a été victime le 8 décembre 2014 sur la place de la République de Porto. La jeune femme de 28 ans a indiqué à Publico qu’elle sortait du travail – elle est serveuse dans un bar – et qu’elle s’est dirigée vers la station de taxi la plus proche accompagnée par une amie. En conversation téléphonique sur son portable, elle s’est engouffrée dans le premier taxi disponible, a embrassé son amie sur la bouche pour lui dire au revoir, et a donné des indications au chauffeur sur sa destination. Mais celui-ci n’est pas parti et n’a pas dit un mot.
 
«IL A SEULEMENT RI PENDANT QU’IL ME MALTRAITAIT»
Intriguée, Sara Vasconcelos a fini par raccrocher et a demandé au conducteur pourquoi il n’avait pas démarré. Il lui a répondu qu’elle ne lui avait pas donné d’adresse de destination. Elle a donc répété, mais l’homme lui a alors ordonné de sortir du véhicule. Sara Vasconcelos lui a demandé pourquoi il agissait ainsi et s’est préparée à quitter la voiture. «J’allais partir, j’avais ma main sur la poignée, une jambe dans la rue et puis il m’a donné un coup de poing, raconte-t-elle. Je suis alors allée à l’avant de la voiture pour prendre le numéro de la plaque d’immatriculation et je lui ai dit que j’allais le dénoncer, mais il m’a donné de nouveaux coups de poing et des coups de pied. Je suis tombée au sol. Il m’a tirée par les pieds et m’a traînée en faisant des cercles avant de me lâcher quelques mètres plus loin. Il m’a laissée comme ça sur la route.»
 
Les deux autres chauffeurs de taxi présents sur la place n’ont pas bronché, témoigne Sara Vasconcelos. La jeune femme a contacté les secours qui l’ont amenée à l’hôpital. Elle s’est ensuite rendue au commissariat pour porter plainte et a fait constater ses blessures à l’Institut médico-légal. Il est évident pour Sara Vasconcelos que c’est à cause du baiser qu’elle a échangé avec son amie que le chauffeur l’a frappée. «Il n’a pas dit un mot, il a seulement ri pendant qu’il me maltraitait», se souvient-elle. Décidée à se battre par des moyens légaux, elle dit ne pas vouloir que d’autres connaissent la même situation. «Nous avons le droit de marcher dans la rue sans avoir peur», insiste-t-elle.
 
PÉTITION
Depuis, le chauffeur a pu être identifié et une fois interrogé, il a très rapidement admis l’agression. Plusieurs associations de défense des personnes LGBT ont manifesté à Porto quelques jours après l’attaque. «Nous sommes en 2014, a alors rappelé Sara Vasconcelos dans un discours. Nous avons une Constitution qui nous dit que personne ne peut être blessé ou privé d’un droit en raison de son orientation sexuelle.» Les mêmes associations la soutiennent et l’aident à récolter des signatures pour une pétition dans laquelle elle demande à ce que le chauffeur perde sa licence et ne puisse donc plus exercer. Elle souhaite également poursuivre les deux conducteurs qui ont laissé faire l’agression sans réagir.
 
Pour Sergio Vitorino des Panteras Rosa, cette agression est le reflet de l’homophobie qui imprègne toujours le Portugal. «Le pays a beaucoup changé, affirme-t-il. Il ya des avancées législatives, nous avons une société plus ouverte, mais l’homophobie existe toujours en dehors des endroits relativement privilégiés des grandes villes.