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 d’ADHEOS

L’agence européenne du médicament a donné son feu vert pour le déploiement d’une nouvelle forme de prise de la PrEP, traitement destiné à prévenir l’infection au VIH.

La peur d’oublier son comprimé de PrEP pourrait vite devenir de l’histoire ancienne. L’Agence européenne du médicament (EMA) a donné le 21 juillet son accord pour la mise sur le marché d’une nouvelle solution prophylactique contre le VIH/sida. Principale nouveauté, ce traitement préventif doit être administré tous les deux mois par injection, contre quotidiennement par la voie orale (ou sur plusieurs jours pour la PrEP à la demande). Apretude, le nom commercial de cette injection de molécules de cabotegravir, s’avère ainsi davantage efficace que la pilule actuelle.

Au cours d’une première étude comparative conduite pendant trois ans auprès de 4.566 participants (des hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes et femmes transgenres ayant des relations sexuelles avec des hommes), 13 personnes qui suivent le traitement de cabotegravir par injection ont contracté le VIH contre 39 personnes qui le prennent avec la pilule quotidienne de Truvada (l’association de deux molécules, le tenofovir disoproxil et le fumarate-emtricitabine). “L’étude a démontré que la PrEP à action longue était plus efficace que la pilule orale, les participants à l’étude clinique ont 70% de risques en moins de contracter le VIH comparé aux cachets oraux”, se félicite dans un communiqué ViiV Healthcare, le laboratoire chargé de développer ce traitement. Une deuxième étude, menée sur des femmes en Afrique subsaharienne, démontre également une efficacité très supérieure à la pilule orale (4 infections avec le cabotegravir contre 40 avec le Truvada).

La PrEP en France

Le traitement préventif Apretude est administré par injection dans un muscle – généralement une des fesses – à raison de deux injections à un mois d’intervalle dans un premier temps, puis d’une injection tous les deux mois en rythme de croisière. Effet secondaire prévisible : dans 81% des cas, une inflammation au site de l’injection s’est fait ressentir.

Ce traitement prophylactique est déjà disponible aux États-Unis, en Australie, au Zimbabwe, en Afrique du Sud, au Malawi, au Botswana et au Brésil. Mais malgré l’accord de l’Agence européenne du médicament, il faudra attendre encore plusieurs mois pour qu’Apretude soit distribué dans les pharmacies françaises. La Haute autorité de santé (HAS) doit évaluer l’amélioration du service médical rendu (ASMR), ce qui permettra ensuite de négocier un prix de vente et le tarif de son remboursement par l’Assurance maladie.

En France, un traitement au mode d’administration similaire est disponible depuis décembre 2021 pour les personnes vivant avec le VIH. Contrairement à la méthode prophylactique, il s’agit ici d’une injection de deux molécules (le cabotegravir et le rilpivirine) pour un coût total de 1.281 euros, la seule injection de cabotegravir coûtant 900 euros.