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 d’ADHEOS

 Pensé pour les travailleurs du sexe qui vendent des prestations aux hommes, Prostboyz vient d’être mis en ligne. Kevin, qui a initié et créé le site, explique en quoi c’est totalement nouveau.
 
 Travailleur du sexe et acteur de prévention, Kevin, 27 ans, a croisé l’équipe de l’association lyonnaise Cabiria aux Assises de la prostitution, en 2009, à Paris. A l’époque, les projets de prévention et d’information spécifiquement destinés aux garçons prostitués sont rares. L’idée de créer un site Internet commence donc à faire son chemin. Ces deux dernières années, diverses associations se sont adressées à ce public. Mais Prostboyz, le nouveau-né (www.prostboyz.org) est le seul site français à leur délivrer un message ciblé, qu’ils exercent dans la rue ou en appartement. Simple, facile d’accès, l’outil délivre des messages clés sans le moindre jugement de valeur.
 
 
Permanences virtuelles
«Quatre garçons travailleurs du sexe ont travaillé avec moi sur le contenu, avec le soutien de Cabiria.» D’après Kevin, il est difficile d’évaluer le niveau de connaissances des travailleurs du sexe, tant il varie d’une personne à l’autre. Il a donc choisi de diffuser des informations sur le safer-sex, sur le traitement post-exposition, sans oublier les droits sociaux. La loi sur le racolage passif, contestée par les associations, a amplifié les violences vis à vis des personnes prostituées, de la part de policiers ou d’hommes se faisant passer pour des clients. Le site Internet s’accompagne donc de permanences virtuelles, chaque jeudi de 16 heures à 19 heures. Lors des tournées de prévention menées à Lyon par Cabiria, une carte qui présente le site est donnée, ainsi qu’un numéro d’urgence réservé aux arrestations ou aux agressions.
 
Pour les non francophones, un livret intitulé«Travailler à moindre risque» est repris sur le site, en anglais, en bulgare, en espagnol, en polonais et en portugais. Les permanences en face à face, voulues par les escorts qui veulent partager leur expérience en matière de prévention, sont en projet. Car malgré l’adéquation entre ce dispositif et la réalité des besoins, les fonds sont insuffisants. Reconnaître que les escorts sont capables de diffuser un message auprès de leurs nombreux clients reste difficile pour nombre de financeurs publics.