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 d’ADHEOS

A deux reprises mardi, les responsables de l’UMP ont vivement échangé sur la suite à donner à la mobilisation contre le mariage pour tous. La manifestation de dimanche dernier, au cours de laquelle certains élus ont défilé au côté du FN, et celle prévue le 26 mai prochain, divisent le parti de droite. 
 
Il n’y a pas que dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale que les échanges ont été vifs sur la question du mariage pour tous, définitivement adopté mardi. A l’UMP aussi, les divisions ont éclaté, à l’occasion de deux réunions organisées dans la matinée. En cause : les suites à donner à la "manif pour tous" de dimanche, où plusieurs élus de droite ont défilé au côté du député FN Gilbert Collard. A l’occasion du petit-déjeuner hebdomadaire des responsables du parti, François Baroin a critiqué cette attitude. "C’est un vrai changement de voir l’UMP se mêler à des manifestations où il y a des représentants du FN", a affirmé l’ex-ministre.
 
"L’UMP est un parti de gouvernement. Ce n’est pas son rôle d’appeler à manifester, ce n’est pas sa place d’être dans les manifestations. L’UMP doit respecter les institutions", a poursuivi le député de l’Aube face à Jean-François Copé. Le président du parti a de son côté rappelé les positions divergentes au sein de la formation. Puis s’est projeté sur la prochaine mobilisation, prévue le 26 mai prochain. "Il faut transformer cette manifestation en grande manif anti-Hollande", a plaidé le député-maire de Meaux.
 
"Mauvais climat à l’UMP"
 
Une récupération politique critiquée par Hervé Mariton, principal orateur UMP sur le projet de loi du mariage pour tous. "Cela va poser un problème avec les organisateurs", a estimé l’élu de la Drôme. Une autre question a été également soulevée : comment manifester contre le mariage homosexuel après l’avis du Conseil constitutionnel? Les Sages, saisis mardi soir, disposent en effet d’un mois pour se prononcer sur la constitutionnalité de la loi.
 
En fin de matinée, la réunion du groupe UMP à l’Assemblée nationale s’est elle aussi tenue dans un climat tendu. A nouveau, François Baroin a reproché à Christian Jacob, président du groupe, le choix de l’UMP de défiler dans la rue. Cette fois, le député UMP a reçu le soutien – prudent – de François Fillon, absent du petit déjeuner organisé plus tôt. L’ancien Premier ministre, qui n’est pas descendu dans la rue, a relevé l’ambiguïté de la situation : selon lui, l’opposition doit à la fois entendre la rue et ne pas se retrouver au côté de "certaines personnes".
 
"Avec l’enlisement de la réforme des statuts et ces deux réunions, il est clair qu’il y a un mauvais climat à l’UMP", confie au JDD un député du parti, élu de la région Paca : "Malgré son habileté, Copé ne parvient pas à imposer son leadership dans cette affaire du mariage." D’autant plus qu’une autre ligne de fracture traverse le parti de droite. En cas de promulgation du mariage homosexuel, certains pensent d’ores et déjà qu’un retour en arrière sera impossible. Sur ce point, Jean-François Copé et François Fillon, favorables à une réécriture de la loi si l’UMP revient au pouvoir, sont d’accord. Pour d’autres jusqu’au-boutistes, en revanche, il serait impensable de ne pas l’abroger.