La majorité des deux tiers au Sénat roumain a voté pour la tenue d’un référendum définissant le mariage et la famille comme étant réservés aux hétérosexuels dans la constitution.
Le Sénat roumain a adopté mardi un amendement constitutionnel définissant le mariage et la famille comme étant exclusivement réservés aux couples hétérosexuels.
Cette décision ouvre la voie à un référendum en faveur duquel des groupes conservateurs et homophobes avaient recueilli près de trois millions de signatures il y a deux ans.
Selon le texte adopté par les élus, et qui devrait figurer dans la Loi fondamentale en cas de oui au référendum, le mariage représente “l’union entre un homme et une femme” et non pas “entre époux”, comme le prévoit actuellement la Constitution.
“La famille est basée sur le mariage librement consenti entre un homme et une femme”, devrait désormais déterminer la constitution roumaine.
107 députés ont voté en faveur de l’amendement établissant cette restriction, 13 contre et sept se sont abstenus. Ainsi, le projet a atteint la majorité des deux tiers nécessaire au Sénat.
La législation roumaine n’autorise pas le mariage gay mais, selon les adversaires de cette initiative, une interdiction dans la Constitution rendrait difficile, voire impossible, tout changement, à terme, de la loi en faveur des couples homosexuels.
Une “Coalition pour la famille”, alliance d’organisations religieuses et réactionnaires, soutenue par l’Église orthodoxe roumaine, bataille depuis 2017 pour un référendum inscrivant dans la constitution l’interdiction du mariage gay (photo).
Celui-ci devrait avoir lieu le 7 octobre prochain, a déclaré Liviu Dragnea, président de la Chambre des députés qui a déjà approuvé le principe de ce référendum.
Une majorité pour l’interdiction du mariage est attendue selon les sondages réalisés. Seul un cinquième des Roumains se décalre en faveur d’un traitement égal des personnes LGBT vis-à-vis du mariage. Un chiffre qui fait de la Roumanie un des pays les plus homopobes de l’Union européenne avec la Bulgarie et la Lettonie.
L’organisation LGBT MozaiQ qui avait vainement demandé au Sénat de ne pas modifier la Constitution parle d’une “attaque contre la communauté LGBT” et a tenu mardi soir une manifestation de protestation à Bucarest. Elle a rappelé que le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies avait recommandé que le pays rejette le référendum et introduise des partenariats civils.
“Le Sénat roumain fait de l’homophobie une valeur d’Etat et sacrifie la protection constitutionnelle de nombreuses familles”, a regretté pour sa part l’association Accept qui défend les droits des minorités sexuelles. “Ce vote représente une violation du droit à la vie privée et de famille (…) qui appartient à tous, quelle que soit leur orientation sexuelle”.
La Roumanie, membre de l’Union européenne depuis 2007, n’a dépénalisé l’homosexualité qu’au début des années 2000.
- SOURCE E LLICO