L’ancien rugbyman Campbell Johnstone a évoqué pour la première fois, à la télévision, son homosexualité. Un coming out inédit dans l’histoire de la mythique équipe nationale de Nouvelle-Zélande, les All Black.
“Je suis vraiment fier de franchir cette étape. J’espère que cela aidera à ouvrir la voie à ceux qui se sentent enfermés”. C’est par ces mots emprunts d’émotion, prononcés à la télévision ce lundi 30 janvier en Nouvelle-Zélande, que le rugbyman Campbell Johnstone a parlé de son homosexualité au grand public. Aujourd’hui âgé de 43 ans, cet ancien pilier des All Black est le premier joueur de cette équipe nationale à se dire ouvertement gay. “Le public pourra savoir qu’il y en a un parmi les All Black”, a-t-il souligné.
L’ancien joueur, passé en France par le Biarritz Olympic entre 2008 et 2012, espère que son coming out représente “une pièce essentielle qui permette à chacun de passer à autre chose”. “Si je suis le premier All Black qui fait son coming out homosexuel, qui retire une partie de la pression et du stigmate qui entourent ce sujet, alors cela peut aider d’autres personnes”, développe-t-il, avant de regretter une “double vie” passée à “vivre un mensonge”. “J’ai enfoui cette partie de moi-même de plus en plus profondément”, explique-t-il, cité par le Sydney Morning Herald.
“Le rugby est un sport qui accueille tout le monde”
Sur Twitter, son ancienne équipe lui a souhaité “beaucoup d’amour et de soutien” et l’a félicité d’“avoir eu le courage de partager son histoire et de contribuer à créer un jeu plus inclusif”. La Fédération néozélandaise en a même profité pour passer un message d’inclusion. “Ta force et ta visibilité vont paver le chemin pour d’autres joueurs. Le rugby est un sport qui accueille tout le monde, et c’est un lieu où chacun devrait se sentir libre d’être qui il est”, a salué sur Instagram son patron, Marc Robinson, avant d’indiquer comment joindre une cellule de la fédération chargée d’accompagner les joueurs dans leur coming out. “Plus que jamais, continuons à célébrer la diversité”, a réagi sur Twitter la fédération française.
Avant Campbell Johnstone, Gareth Thomas, ancien capitaine de d’équipe du Pays de Galles, a été l’un des premiers rugbymen européens à avoir parlé publiquement de son homosexualité dans son autobiographie Fier, publiée chez Michel Lafon. L’ancien athlète a également été particulièrement actif dans la lutte contre la stigmatisation des personnes vivant avec le VIH.
En France, Jérémy Clamy-Edroux, qui évolue en 2e division à Rouen, a également ouvert la voie en 2021 en révélant son homosexualité dans le cadre d’un documentaire diffusé sur Canal+. “Au début, j’étais stressé par la réaction de mon père, mais c’était finalement un stress inutile car ça s’est très bien passé”, avait-il expliqué à têtu·, estimant : “On a un public intelligent et ouvert, et la différence est beaucoup mieux acceptée au rugby qu’ailleurs”.
SOURCE : tetu.com