Un an après l’interdiction d’un pseudo “mouvement LGBT international” par la Cour suprême de Russie, la police moscovite a réalisé ce week-end des descentes dans des discothèques queers. Le dirigeant d’une agence de voyage a aussi été arrêté.
Dans la Russie de Vladimir Poutine, tout est fait pour rendre la vie impossible aux LGBTQI+. Dans la nuit du vendredi 29 au samedi 30 novembre, les forces de l’ordre sont intervenues dans trois discothèques communautaires ou LGBT-friendly de Moscou “dans le cadre des mesures visant à lutter contre la propagande LGBT”, rapporte l’agence de presse russe Tass. Ces descentes de police ont lieu un an, jour pour jour, après l’interdiction d’un pseudo “mouvement LGBT international” par la Cour suprême du pays pour “extrémisme”.
Sur des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, on peut voir dans le club Arma des personnes assises, mains sur la tête, recevant des ordres de la police anti-émeute. Selon le média indépendant Novaïa Gazeta, la descente a duré trois heures et “des dizaines de personnes ont été arrêtées”. Le service de renseignement intérieur, le FSB, a participé aux opérations.
“Ils ont commencé à frapper à coup de bottes”
Dans une autre vidéo, on peut voir des personnes sortir du club gay Mono, là encore les mains sur la tête, un fourgon de police garé à proximité. Alexander Plyushchev, journaliste russe basé à Vilnius (Lituanie), rapporte ce témoignage : “La première chose qu’ils ont faite a été de mettre tout le monde au sol. Puis ils ont coupé toutes les caméras de l’établissement. Ensuite, ils ont commencé à frapper à coup de bottes et de matraques ceux qui se trouvaient près d’eux.”
La police a perquisitionné une troisième discothèque soupçonnée, selon les mots du ministère de l’Intérieur cité par Tass, de “faire la propagande de l’idéologie du mouvement LGBT interdit”. “Lors de l’inspection de l’établissement, la police a saisi des smartphones, des ordinateurs portables, des caméras vidéo et d’autres objets importants pour l’enquête”, a déclaré une source policière à l’agence de presse officielle. Cette dernière affirme que des armes auraient été saisies dans l’établissement et que de l’alcool y serait vendu illégalement.
La Russie toujours plus anti-LGBT
Dans la même veine, Andrey Kotov, le directeur de l’agence de voyage Men Travel dédiée à une clientèle homosexuelle, a été arrêté le samedi 20 novembre car il “préparait un voyage pour les partisans des valeurs sexuelles non traditionnelles en Égypte pour les vacances du Nouvel An”, rapporte l’agence Tass, qui explique qu’“une affaire pénale a été ouverte contre lui en vertu de la loi sur la participation aux activités d’une organisation extrémiste”.
Selon Parni+, un site communautaire russe, six poursuites pénales ont été engagées depuis un an contre des dirigeants de clubs LGBT+ dans plusieurs villes de Russie pour “extrémisme” – les auteurs risquent jusqu’à dix ans de détention. Mi-octobre, deux bars moscovites ont aussi été la cible de raids policiers qui auraient abouti à une cinquantaine d’arrestations.
Depuis dix ans, le régime de Vladimir Poutine durcit son arsenal anti-LGBT. Après avoir promulgué en 2013 une loi contre la “propagande LGBT”, la Russie a interdit les transitions de genre. En septembre, l’Assemblée russe a encore voté l’interdiction d’adoption d’enfants russes par les ressortissants de pays qui autorisent les transitions de genre.
Source : tetu.com