L’avocat et le fondateur de l’Assocation Shams Mounir Baatour, s’indigne contre la campagne lancée par le ministère de l’Intérieur contre la communauté LGBT sur la base de chapitres qui criminalisent les identités de genre et des orientations sexuelles. Il affirme que « des perquisitions quotidiennes dans les maisons et des campagnes de chasse dans les rues et sur les plateformes de médias sociaux sont menées par l’équipe de l’Inquisition morale, « Unité spécialisée de protection sociale de la police judiciaire à Qorjani ».
Une ordonnance d’injonction judiciaire conforme à l’esprit et à la politique de l’Etat, similaire à l’arrêt scandaleux rendu le 27 février 2023 par la Cour d’Appel de Nabeul contre la transgenre Maya et ceux qui l’accompagnent, avec une peine d’emprisonnement de 6 mois.
Emprisonnés sur la base du chapitre 230, qui est inconstitutionnel, il criminalise l’homosexualité malgré le fait que le dossier ait été dépouillé de toutes les charges. Qu’en est-il des interrogatoires forçant les « accusés » à faire des aveux sous intimidation sans leur permettre de contacter des avocats ?
La campagne a été lancée en perquisitionnant le domicile de trois femmes transgenres à l’aube du 13 février dernier par la même brigade, les agressant avec violence, les forçant à signer des déclarations sans connaître leur contenu, les empêchant de contacter un avocat et des intimidations continuelles au centre de détention de Bouchoucha. Elles ont été soumises aux pires formes d’abus et de torture, les menaçant de se faire raser les cheveux de force, de les laisser à l’aube au dehors et en plein froid.
Elles ont été gardées dans les toilettes durant la visite des délégations d’organisations de défense des droits de l’homme afin qu’elles ne puissent pas témoigner.
La campagne d’arrestation systématique et de torture ne s’est pas arrêtée là. Suite à la diffusion du reportage incendiaire de l’émission « Four Facts » sur les travailleuses du sexe, la même escouade a perquisitionné le domicile de la transgenre Bomba et l’a arrêtée ainsi qu’une autre femme transgenre, on les a physiquement traînées et battues. Elles ont été « gratifiées » de toutes sortes d’insultes lorsqu’elles ont refusé de signer les procès-verbaux sans la présence d’un avocat. Elles ont été placées dans la prison civile de Mornaguia pour racolage.
Cette arrestation a été suivie par de nombreuses autres arrestations suivies d’infractions et de cartes de détention. »
SOURCE:femmesetrealites.com.tn