A la veille de la Journée mondiale contre le VIH, la ministre de la santé appelle à une remobilisation dans la lutte contre la maladie, et l’arrivée des tests rapides en PACA, Guyane, et Rhône-Alpes.
«Le sida n’est pas une maladie du passé», rappelle en substance Marisol Touraine à l’AFP, à la veille de la Journée mondiale contre la maladie. Elle appelle à une «remobilisation» alors que 7.000 nouvelles contaminations par le VIH sont enregistrées chaque année en France.
Où en sommes nous avec l’épidémie de sida en France?
Pour trop de gens, la bataille du sida est gagnée. Pour trop de gens, le sida est une maladie du siècle dernier, une maladie du passé, ce qui n’est pas le cas. On entend parler d’avancées en matière de recherche qui sont réelles et les traitements sont évidemment beaucoup plus efficaces qu’auparavant. Mais près de 150.000 personnes vivent avec le sida en France aujourd’hui, 7.000 nouvelles contaminations ont lieu chaque année et près de 30.000 personnes vivent avec le sida sans le savoir. Il faut le répéter: le sida n’est pas une fatalité, c’est un enjeu de santé publique majeur, d’où ma volonté de renforcer la prévention et le dépistage.
Quelle est votre position sur les tests de dépistage rapides?
Le dépistage doit s’adresser à tout le monde mais plus particulièrement à des populations dont on sait qu’elles sont davantage à risques, essentiellement les hommes qui ont des pratiques sexuelles avec des hommes et les personnes venant de pays où le risque est élevé. L’objectif doit être de dépister le plus de personnes infectées sans le savoir et pour cela, des actions de dépistage par test rapide se font déjà: par exemple à Paris, grâce notamment à l’association Aides (et au Checkpoint dans le Marais, NDLR).
Mais il faut aller plus loin: je souhaite aller vers la généralisation de l’accès aux tests rapides. En 2013, nous allons mettre en place des actions complémentaires dans trois régions nouvelles – PACA, Guyane et Rhône-Alpes – et dans d’autres lieux en Ile-de-France. Il s’agit d’aller au plus près des populations potentiellement concernées, notamment grâce au travail avec les associations. Il y a aura ainsi de nouveaux financements l’an prochain pour aider les associations à développer leurs actions.
Qu’allez vous faire pour relancer l’usage du préservatif ?
J’ai demandé à l’Inpes de relancer une campagne de communication grand public, cinq spots seront diffusés à la télévision entre le 30 novembre et le 21 décembre et du 5 décembre au 3 janvier au cinéma. Tous se terminent par la formule «et vous, vous en êtes où avec le préservatif?».
L’objectif est de rappeler à tous qu’il faut rester vigilant et se protéger des risques. Je rappelle que le seul moyen de se protéger efficacement contre le VIH est le préservatif. Il y a de nombreuses situations de la vie quotidienne, à tout âge, où l’on peut avoir le sentiment que ce n’est pas nécessaire. Les films vont par exemple mettre en scène une femme séparée qui reprend une vie affective ou encore un homme qui a une aventure extraconjugale. On rappelle que dans toutes ces situations, il faut avoir le réflexe du préservatif.
- Source TETU