Ce jeudi 6 octobre, la Ville de Nancy signera à la Galerie Thermale une « charte d’engagement LGBT ». Rien ne dit pourtant, une fois les bulles de champagne évaporées, que Laurent Hénart rompra avec ses amis de La Manif pour Tous !
Équinoxe se désole de cette énième tentative de pinkwashing, tant la politique municipale en matière de lutte contre les LGBT-phobies est ambiguë, pour ne pas dire contradictoire. Depuis l’élection de Laurent Hénart, la Ville de Nancy n’a en effet eu aucun problème à intégrer dans son conseil municipal des éléments moteurs de la Manif pour Tous. La signature de cette charte s’inscrit ainsi dans la logique « des opérations de com’ » de la majorité municipale, destinées à générer du clic et du « like », au détriment de toute action concrète ou de prise de position sérieuse.
Aussi volontariste soit-elle, cette charte n’a aucune réelle valeur juridique. Signataire de ce texte sympathique, initié par L’Autre Cercle, association dont l’objet est de lutter contre l’homophobie en milieu professionnel, la BNP-Paribas vient pourtant d’être lourdement condamnée (600.000€ !) pour discrimination homophobe ! Comme le souligne la victime, soutenue par le Défenseur des Droits, « C’est bien que BNP-Paribas signe la Charte d’Engagement LGBT, il lui ne reste plus qu’à la respecter : mes harceleurs ont été promus et non pas sanctionnés. »
Nous le redisons à Laurent Hénart et à ses adjoints : rien ne vaut les garanties d’un accord signé entre les représentants des personnels et la municipalité, pour lutter efficacement contre l’homophobie et la transphobie. Et là, nous attendons toujours…
Cette situation paradoxale fait écho à la récente polémique provoquée par l’association Le Refuge, son directeur général n’hésitant pas à remercier par tweet Valérie Debord pour son « engagement ». La même Valérie Debord, adjointe de Laurent Hénart, qui a défilé en tête des cortèges de la Manif pour Tous ! Rappelons qu’en 2013, une vague d’homophobie et de transphobie déferlait sur la France, provoquant une hausse du nombre de mises à la porte de jeunes LGBT par leurs parents… Le nombre global de signalements à SOS Homophobie était lui en hausse de 80%, et se maintient depuis à un niveau inquiétant !
Rappelons enfin que la Ville de Nancy version Laurent Hénart combat l’action des deux plus grosses associations LGBT locales, Équinoxe et l’Association Nationale Transgenre, qui ont pour seul tort d’être particulièrement revendicatives et indépendantes. À ce jour, Équinoxe gère et anime à Nancy un des plus importants Centres LGBT de France, mais surtout le seul à bénéficier d’une subvention municipale de… 0€ !
Laurent Hénart préfère manifestement dilapider l’argent du contribuable (près de 25.000€ depuis novembre 2014) dans sa propre Maison LGBT, absolument docile et fermée au public depuis près de 3 mois…
Nous appelons la majorité UDI-LR de Nancy à changer résolument de braquet dans sa prétendue « lutte sans concession contre l’homophobie et la transphobie ». Plutôt que de prendre la pose devant les objectifs sur des engagements factices, nos élu-e-s doivent saisir l’opportunité des imminentes échéances électorales pour soutenir publiquement et dans les assemblées nos revendications, en particulier l’ouverture de la PMA à toutes les personnes aptes à porter un enfant, et le changement d’état civil libre et gratuit pour les personnes transgenres, en conformité avec les textes du Conseil de l’Europe votés par la France.
La municipalité doit également soutenir (financièrement et politiquement) les associations du Centre LGBT de Lorraine-Sud, qui totalisent près de 250 membres, occupent un rôle central dans la Fédération LGBT nationale, et qui sont les seules à Nancy à pouvoir se porter parties civiles auprès des victimes d’agressions et de discriminations.
- SOURCE CP EQUINOXE CENTRE LGBT