Les choses bougent dans les décisions de justice et les pays étrangers. Un sondage du Crédoc fait le point sur les derniers tabous des Français.
Une décision de justice qui ouvre une brèche vers l’adoption par les couples homos(lire notre article), l’ouverture du mariage en débat au Luxembourg et en Argentine… En France, l’opinion est-elle prête à franchir le pas?
Proportion en hausse
Selon un sondage du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc), près de la moitié des Français (48%) se disent favorables à l’adoption d’enfants par des couples homosexuels. Chaque année, 2.000 personnes (échantillon représentatif des adultes vivant en France, méthode des quotas) sont interrogées dans le cadre de l’enquête «Conditions de vie et aspirations».
En novembre dernier, un sondage BVA réalisé pour Canal+ était plus optimiste: 57% des Français se disait favorables à l’adoption (lire notre article). Peut-être à cause des énoncés des questions: pour BVA, il fallait dire explicitement si l’on était favorable ou opposé à l’adoption par les couples homos. Pour le Crédoc, il s’agit de dire si l’on partage un certain nombre d’opinions, dont celle-ci: «Deux personnes de même sexe devraient pouvoir adopter un enfant».
Quoi qu’il en soit, la proportion favorable dans le sondage du Crédoc est en hausse constante ces dernières années: elle n’était que de 40% en 2007, en 2009, elle était de 44%.
Pour l’union civile également
Parallèlement, 61% des personnes interrogées se disent en faveur d’une union civile à la mairie des couples de même sexe, contre 60% l’an dernier et 55% en 2007. A noter que le terme «mariage» n’est pas mentionné, mais il n’est pas dit non plus que cette union s’en différencierait.
Si les 18-39 ans sont toujours aussi favorables au mariage homosexuel (autour des trois-quarts), les plus âgés s’y déclarent en 2010 bien plus favorables qu’en 2007. Ainsi, les 40-59 ans sont désormais à 67% pour (55% en 2007) et les 60-69 ans à 48% (37% en 2007). L’idée fait même son chemin chez les «70 ans et plus», avec 27% pour en 2010 (21% en 2007).
Abandon de certitudes»
Pour le Crédoc, «ces changements s’inscrivent dans un mouvement d’abandon de certaines attitudes traditionalistes: l’idée que le mariage est une union indissoluble perd régulièrement du terrain depuis trente ans».
Sur l’homoparentalité, ce sont les 40-60 ans qui ont le plus changé d’avis: 40% y étaient favorables en 2007, alors qu’ils sont 51% aujourd’hui.