En France, 53% des personnes LGBT affirment avoir déjà fait l’objet d’une agression verbale ou physique à caractère homophobe, selon un sondage réalisé par l’Ifop pour l’Observatoire LGBT+.
Qu’il s’agisse d’insultes, de moqueries ou plus gravement encore d’agressions physiques, 53% des personnes interrogées déclarent avoir déjà été victimes au cours de leur vie en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre au cours de sa vie selon le sondage Ifop réalisé pour l’Observatoire LGBT+, un organe thématique de la fondation Jean-Jaurès.
Les "moqueries désobligeantes ou propos vexants" sont la forme d’agression la plus répandue d’aggression (33%), suivies par les "insultes ou injures" (28%), les "vols, dégradations ou destructions de vos biens personnels" (21%), les "menaces d’agression" (20%), les "menaces de révéler votre orientation ou votre identité sexuelle" (18%) et les "actes de violences physiques" (17%).
Selon cette enquête, l’écart entre les hommes et les femmes est faible face aux agissements.
Constat étonnant : c’est dans l’agglomération parisienne – qui abrite le quartier du Marais où sont concentrés la majorité des bars et boîtes de nuit gay – que se produisent le plus ces agissements, à la différence des milieux ruraux, moins concernés par ces agressions.
Les faits se produisent le plus souvent dans l’établissement scolaire (26%), puis les transports ou la rue (23%), vient ensuite le lieu de travail (20%), au sein de la famille !19%) ou sur les réseaux sociaux (18%), précise l’étude.
L’homophobie pousse six personnes LGBT sur dix à "adapter" leur comportement dans l’espace social. Ainsi, 43% évitent d’embrasser leur partenaire en public, 41% de lui tenir la main, 34% d’afficher leur orientation sexuelle sur internet, 34% de fréquenter certains lieux et 28% de voir certains proches.
Le sondage nous apprend également que 33% des personnes interrogées indiquent avoir déjà été discriminées en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre dans le milieu professionnel (25%), de la part d’enseignants (21%) ou des forces de l’ordre (19%), de membres d’un club de sport (19%), de professionnels du logement ou des propriétaires (18%), de tenants de café ou de bar (18%), de professionnels de santé (17%).
Pas étonnant, dès lors, que ces agressions et discriminations poussent six personnes LGBT sur dix à "adapter" leur comportement d’une manière ou d’une autre, pour éviter d’être victimes d’homophobie. Dans le détail, 43% évitent d’embrasser leur partenaire en public, 41% de lui tenir la main, 34% d’afficher leur orientation sexuelle sur internet, 34% de fréquenter certains lieux et 28% de voir certains proches…
À la question de savoir si les sanctions judiciaires doivent être aussi sévères pour des propos tels que "sale gouine" ou "sale pédé" que des propos racistes (comme "sale noir", "sale arabe") ou antisémites ("sale juif"), 87 % des personnes LGBT s’y disent favorables.
Ces résultats, dévoilés à trois jours de la Marche des fiertés, seront présentés mercredi 1er juillet à Marlène Schiappa, secrétaire d’État en charge de l’Égalité entre les femmes et les hommes.
Cette étude a été réalisée par l’Ifop, avec un questionnaire en ligne du 23 mai au 6 juin 2018, auprès de 994 personnes homosexuelles, bisexuelles et transgenres, représentant un échantillon représentatif selon la méthode des quotas.
- SOURCE E LLICO