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 d’ADHEOS

L’association SOS homophobie a assigné l’hebdomadaire Minute devant le tribunal correctionnel, suite aux propos injurieux et incitant à la haine dans son édition du 11 juillet dernier. La première comparution se tiendra à Paris le 4 décembre 2012.
 
Le 11 juillet dernier, l’hebdomadaire Minute publiait un numéro dont la Une et le contenu étaient largement consacrés à la question de l’ouverture du mariage pour tous mais aussi à l’explication de cette revendication par un quotidien à destination d’enfants du primaire, ou encore au don du sang. Cette Une fait apparaître deux hommes partiellement dénudés et les articles enchaînent références à la zoophilie, à la polygamie ou encore au VIH.
Une succession presque exhaustive des préjugés les plus nauséabonds.
 
Au-delà des membres de l’association légitimement indigné-e-s par le contenu de cette publication, SOS homophobie a été contactée par de nombreux citoyen-ne-s, notamment hétérosexuel-le-s et tout aussi choqué-e-s. En 2012, trente ans après la dépénalisation de l’homosexualité en France, l’on peut encore procéder à de telles analogies entre orientation sexuelle et comportements délictuels : on voudrait nous laisser croire que non seulement les hétérosexuel-le-s sont imperméables à la polygamie, à la zoophilie et au VIH, mais surtout que les homosexuel-le-s sont des déviants criminels.
 
La liberté d’expression et la liberté de la presse cessent où commence le droit à la dignité et au respect d’autrui. SOS homophobie demande aujourd’hui à la justice de reconnaître le caractère injurieux et incitant à la haine de cette publication.
 
Alors que chaque jour de nouveaux amalgames sont rendus publics par des personnes ayant le statut d’élu-e de la République ou encore d’homme de religion pour ne citer que les dernières, SOS homophobie ne peut que s’interroger sur le silence coupable de leurs homologues qui ne semblent pas percevoir l’urgence à réagir.
 
En effet, ce sont chaque jour de nouvelles victimes et témoins d’homophobie et de transphobie qui contactent SOS homophobie. Or ces actes de discrimination et de violence commis quotidiennement trouvent indubitablement leur fondement dans ces stéréotypes et leur propagation.
 
SOS homophobie demande tant aux autorités judiciaires qu’aux autorités publiques de réaffirmer les valeurs de respect, de tolérance et d’égalité de la République et à ne plus tolérer les discours insultants, stigmatisant et incitant à la haine.
 
SOS homophobie, association nationale de lutte contre la lesbophobie, la gayphobie, la biphobie et la transphobie créée en 1994, tient une ligne d’écoute anonyme et publie le Rapport annuel sur l’homophobie. Elle est agréée par le ministère de l’Education nationale au titre de ses interventions en milieu scolaire.