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 d’ADHEOS

Sans grande surprise, puisque l’on sait qu’il y a une corrélation entre la montée des discours politiques LGBTphobes et celle des actes anti-LGBT, le rapport annuel 2024 de SOS homophobie, publié à l’occasion du 17 mai, montre une augmentation importante des violences visant des personnes queers en France, et notamment un doublement des actes transphobes.

Trente ans après la création de SOS homophobie, la raison d’être de l’association est inlassablement d’actualité. L’édition 2024 du rapport annuel de l’association, publié à l’occasion du 17 mai, journée mondiale de lutte contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie, montre qu’après une relative baisse des actes LGBTphobes depuis 2019, la tendance est de nouveau à la hausse. Ainsi, en 2023, l’association a reçu 28% de témoignages en plus que l’année précédente, et le nombre d’agressions physiques est en forte augmentation.

Depuis 1994, c’est la quatrième fois seulement que la barre des 2.000 témoignages est atteinte, démontrant “la persistance et l’ancrage de l’exclusion des personnes LGBTQI+”, écrit Julia Torlet, toute nouvelle présidente de SOS homophobie. Ainsi, 266 agressions physiques ont été rapportées l’an dernier à l’association, en augmentation de plus de 40% par rapport à 2022.

Les actes transphobes ont doublé

Comme l’année dernière, si les hommes gays représentent toujours la majorité des victimes d’atteintes physiques, les signalements d’attaques transphobes (21% des cas rapportés de LGBTphobies) et lesbophobes sont en forte augmentation, respectivement de 120% et 71%. Ces violences prennent la plupart du temps la forme de coups et blessures (72%), mais aussi de crachats et de jets d’objets (17%). Dans 8% des témoignages rapportant des violences physiques, un guet-apens a été tendu à la victime, phénomène qui sévit particulièrement sur la plateforme Coco, contre laquelle le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a récemment annoncé un signalement auprès de la justice. En octobre dernier, SOS homophobie a appelé le gouvernement à interdire l’accès au site. Mais les agresseurs ciblant des hommes gays peuvent aussi sévir sur Grindr, aussi faut-il penser à mettre en place des règles de prudence autour de vos rencontres en ligne.

Les personnes trans connaissent la plus forte augmentation des actes queerphobes. Les actes anti-trans signalés ont ainsi doublé entre 2022 et 2023, passant de 227 témoignages à 500. Les femmes transgenres représentent 17% des victimes d’agressions, et les hommes trans 6%. Une augmentation en flèche qui s’explique en grande partie par un discours réactionnaire virulent à leur encontre, diffusant une parole transphobe décomplexée. Ainsi en témoigne la récente publication du livre Transmania, gloubi-boulga complotiste sur les “théories queers frappadingues” et les “fous furieux du transgenrisme”, ou le dépôt par la droite et l’extrême droite de deux propositions de lois visant à restreindre les droits des personnes transgenres. Or, comme le montrait l’an dernier une étude de l’ONG ILGA-Europe sur les violences anti-LGBT en Europe, il y a une corrélation entre discours politiques et actes LGBTphobes.

Le constat de SOS homophobie se vérifie à l’échelle européenne : un rapport de l’Agence des droits fondamentaux publié ce mardi 14 mai démontre également une augmentation sensible de la violence ciblant les personnes queers sur le continent, notamment à l’école. Dans l’Union européenne, le harcèlement scolaire concernait une personne sur deux (46%) en 2019, c’est désormais deux sur trois (67%) aujourd’hui (et même 71% en France). Preuve s’il en fallait que la sensibilisation des jeunes est l’un des nerfs de la bataille contre les LGBTphobies.

Source : tetu.com