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 d’ADHEOS

Le président du Parlement européen a fustigé les lois homophobes, ce qui a provoqué la colère de certain.e.s dirigeant.e.s africaines.
 
Le sommet UE-Afrique 2014 se tient depuis hier, mercredi 2 avril, à Bruxelles et rassemble plus de 80 dirigeant.e.s européen.ne.s et africain.e.s. À cette occasion, les parlementaires européen.ne.s et africain.e.s se sont rencontré.e.s lors du Sommet parlementaire Parlement européen-Parlement pan-africain qui a eu lieu lundi 31 mars et mardi 1er avril.
 
LE DISCOURS DU PRÉSIDENT DU PARLEMENT EUROPÉEN
Les lois homophobes ont causé de fortes tensions dès le début des échanges. Lors de son discours d’ouverture, le président du Parlement européen Martin Schulz a fustigé ouvertement l’action de certains gouvernements contre les communautés LGBT: «Les récentes mesures visant à criminaliser l’homosexualité et à imposer de sévères peines de prison aux personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuées (LGBTI) constituent une violation inacceptable des droits fondamentaux des personnes. La marginalisation des minorités sexuelles est malheureusement toujours trop répandue en Europe et dans le monde. Il est honteux qu’en de trop nombreux pays, on puisse être emprisonné en raison de son orientation sexuelle, et il est encore plus horrible de constater que dans certains pays, des personnes sont condamnées à mort en raison de la personne qu’elles choisissent d’aimer.
 
«Cette situation ne fait qu’illustrer combien il faut réorienter l’aide vers la société civile et les organisations qui luttent contre l’exclusion et la discrimination fondées sur l’orientation sexuelle. En outre, des mesures adéquates devraient être prises contre les pays qui continuent de criminaliser l’homosexualité ou d’adopter des lois encore plus répressives. Les droits des personnes LGBTI sont des droits de l’Homme!»
 
LES PARLEMENTAIRES AFRICAIN.E.S CHOQUÉ.E.S
Plusieurs député.e.s africain.e.s ont réagi vivement à ces critiques, arguant notamment que chaque continent devrait pouvoir vivre en accord avec ses valeurs sans que cela n’affecte les autres. «L’homosexualité, alors qu’elle fait partie de votre culture, est dans la plupart de nos pays – si ce n’est tous – une abomination», a déclaré un parlementaire. Néanmoins, certain.e.s ne manquent pas de souligner l’hypocrisie de l’Europe dans la défense des droits humains. «En Éthiopie, une loi anti-gay a été votée par le Parlement en 2004 et mise en œuvre en 2005, constate Faten Aggard-Clerx, qui dirige le programme Afrique au Centre européen de gestion des politiques de développement. L’Éthiopie a maintenant dit que les coupables ne peuvent pas être graciés. Mais ces dix dernières années, nous n’avons pas entendu l’UE critiquer l’Éthiopie – elle a même augmenté ses aides – alors ma question est “pourquoi aujourd’hui?”» L’UE a en effet mis fin à ses aides à l’Ouganda, mais des négociations sont actuellement en cours à Kampala.
 
Pour Michael Cashman, co-président de l’Intergroupe sur les droits LGBT du Parlement européen, il faut que l’Europe intervienne pour venir à bout de ce fléau que sont les lois criminalisant l’homosexualité: «Les législations anti-LGBT qui se propagent comme un feu de paille en Afrique doivent être arrêtées. Elles sont nourries par les mensonges des missionnaires évangélistes venues des États-Unis, répétées par les leaders africains qui cherchent à cacher leur propre incompétence politique et à masquer les scandales de corruption.» Plusieurs député.e.s ont en outre manifesté hier lors de la séance plénière en réaction aux lois homophobes entrées en vigueur en Ouganda et au Nigeria.