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 d’ADHEOS

Trois agents de sécurité du village naturiste du Cap-d’Agde sont poursuivis devant le tribunal de Béziers, ce vendredi 7 juin, pour des faits de violence sur fond de racisme et d’homophobie.

Le 19 janvier dernier, trois agents de sécurité du village naturiste du Cap-d’Agde étaient poursuivis devant le tribunal de Béziers. Leur procès avait été renvoyé à ce vendredi 7 juin. Ils sont prévenus d’avoir blessé un homme de 54 ans, en raison de sa couleur et de son orientation sexuelle. Ils avaient été placés en garde à vue au commissariat d’Agde après de longues tergiversations judiciaires le mercredi 6 décembre. Les trois hommes qui se présentent ce vendredi devant la justice sont respectivement âgés de 22 ans, 24 ans, et 60 ans.

Traité de “négro et de pédé”

Samedi 27 mai 2023, une des victimes avait expliqué aux policiers d’Agde avoir été traitée de “négro” et de “pédé”. Elle assurait avoir reçu de très nombreux coups. Le blessé avait été retrouvé nu, à la sortie du village naturiste, la jambe droite fracturée, désaxée et présentant une plaie ouverte. Opéré à la clinique Saint-Privat de Boujan-sur-Libron, cet homme de 54 ans, chef d’entreprise, s’était vu prescrit par son chirurgien quelque 60 jours d’ITT.

À l’époque, son compagnon avait expliqué : “Il a été agressé par deux agents de sécurité parce qu’il n’avait pas pu présenter ses papiers, ni son laissez-passer du camp qui était resté dans son véhicule. Ils l’avaient insulté à cause de sa couleur de peau et de son orientation sexuelle.”
La plainte avait été déposée après la sortie de la clinique et est longtemps restée sans suite. Il faudra d’autres plaintes pour que les policiers avancent.

Trois autres plaintes

“Trois autres plaintes évoquant de graves violences ont mis en cause un homme de 22 ans, agent municipal de la commune d’Agde, titulaire d’une carte professionnelle d’agent de gardiennage et responsable de la barrière des accès réglementés du village naturiste, a confirmé alors le procureur de la République de Béziers, Raphaël Balland. Il a nié toute violence, tant au cours de sa garde à vue que devant le magistrat du parquet et le juge des libertés et de la détention, lequel l’a placé sous contrôle judiciaire dans l’attente de son procès.”

Très remontés après le renvoi du procès au mois de janvier dernier

Au mois de janvier, la victime et son compagnon pensaient en finir avec cette affaire. Il n’en a rien été. Ils ont très mal vécu de devoir une nouvelle fois venir à Béziers devant le tribunal pour s’expliquer de nouveau. Avec beaucoup de rancœur. Le compagnon, très en colère, a confié à la sortie de l’audience : “Il y a les agents, mais il devrait y avoir aussi les policiers. Il y a non-assistance à personne en danger. Ils sont arrivés sur les lieux et n’ont pas prévenu les secours alors que l’os de la jambe de mon compagnon était apparent. Il hurlait de douleur, mais c’est moi qui l’ai conduit aux urgences. C’est impensable.” Ce vendredi, l’affaire devrait permettre à la victime de tourner une page sur ce qui aurait pu tourner au drame. Me Dubuisson devrait, comme en janvier, évoquer les lenteurs de la justice dans le traitement de ce dossier.

D’autres délits au village naturiste

Le suspect de 22 ans le plus impliqué dans ce dossier, sera jugé avec les deux autres agents de sécurité, également placés sous contrôle judiciaire, pour les violences commises le 27 mai 2023. Elles ont entraîné 45 jours d’ITT judiciaire avec les circonstances aggravantes d’avoir commis les faits en réunion et en raison de la race ou de l’ethnie de la victime. “Il encourt 10 ans d’emprisonnement, a précisé le procureur. Il est également poursuivi pour des violences par personne chargée d’une mission de service public commis les 27 juin, 3 septembre et 9 septembre 2023 sur les trois autres victimes, ainsi que pour avoir proféré des menaces à l’encontre de l’une d’elles en vue de la déterminer à ne pas porter plainte.”
Les deux autres mis en cause ont un casier judiciaire vierge contrairement au plus jeune qui a déjà été condamné pour des faits de conduite en état d’ébriété.

Source : midilibre.fr