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 d’ADHEOS

Le conseil de l’Ordre des médecins des Pyrénées-Atlantiques a sanctionné un gynécologue qui avait insulté publiquement une patiente trans après avoir refusé de la recevoir. Il s’est vu interdire d’exercer la médecine pendant six mois dont cinq avec sursis.

Après avoir refusé d’ausculter une femme en raison de sa transidenté, il était allé jusqu’à étaler sa transphobie sur Google. Un gynécologue de Pau a été sanctionné en décembre dernier par le conseil de l’Ordre des médecins du département des Pyrénées-Atlantiques, qui lui a infligé six mois d’interdiction d’exercer la médecine dont cinq avec sursis, rapporte ce mardi 28 janvier La République des Pyrénées.

En août 2023, alors qu’une femme transgenre prend rendez-vous avec le médecin, ce dernier se déclare incompétent et lui propose de se rendre dans un hôpital de Toulouse ou Bordeaux – à 200 kilomètres de distance – afin d’y trouver un spécialiste. Dans un second temps, le conjoint de la patiente dépose un avis sur Google, se plaignant du sort réservé à sa compagne : “Je déconseille, plus jamais”, peut-on lire sur l’avis capturé par l’association SOS homophobie. Le médecin répond alors de façon insultante et transphobe : “Je m’occupe des vraies femmes. Je n’ai aucune compétence pour m’occuper des hommes, même s’ils se sont raser [sic] la barbe et viennent dire à ma secrétaire qu’ils sont devenus femmes. […] Je vous remercie d’avoir informé les personnes trans de ne jamais venir me consulter”. SOS homophobie avait alors dénoncé ce message dans un tweet, rappelant “les conséquences graves” de la transphobie “dans l’accès à la santé”.

Faute disciplinaire

La condamnation du praticien par la chambre disciplinaire de l’Ordre des médecins de Bordeaux n’avait jusqu’ici pas été rendu publique. “Nous attendions une décision qui consacre le principe de la faute disciplinaire, on l’a eue. Et on a la satisfaction d’avoir la confirmation que ce qu’il s’est passé ce jour-là était totalement anormal”, a réagi auprès du quotidien local l’avocat de la patiente trans, Me Édouard Martial. En parallèle, une plainte au pénal a été déposée, notamment par Stop Homophobie, et l’enquête se poursuit.

Auprès du Figaro, en septembre 2023, le médecin avait “regrett[é]” que sa réponse “ait pu blesser une personne” : “Je ne suis pas transphobe ni homophobe, j’ai d’ailleurs aidé beaucoup de mes patientes homosexuelles à avoir un enfant”, déclarait-il. La Haute autorité de santé (HAS) prépare actuellement des recommandations qui devraient permettre de mieux articuler médecine de ville et spécialistes dans le parcours de soin des personnes trans.

Source : tetu.com