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 d’ADHEOS

La fronde des maires contre le mariage homo ne faiblit pas. Après Jean-Michel Colo, qui refuse d’appliquer la loi à Arcangues, c’est au tour de Claude Sancey-Richard, maire UMP de Gondenans-Montby, dans le Doubs. Mais à l’inverse de ses collègues, lui a souhaité démissionner. Un geste salutaire pour notre contributeur, engagé dans la lutte contre l’homophobie.
La loi sur le mariage pour tous a été promulguée. Des unions de couples de même sexe sont célébrées en mairie un peu partout en France depuis plus d’un mois. Les maires, dans leur grande majorité, ont respecté la décision de la représentation nationale.
 
 
Une infime minorité d’édiles, ces dernières semaines, ont fait parler d’eux en refusant de se plier à la loi de la République, évoquant pour la plupart des "problèmes de conscience". 
 
 
L’attitude choquante des maires qui refusent d’appliquer la loi 
 
 
Ce fut le cas de Jean-Michel Colo, maire divers droite d’Arcangues (Pyrénées-Atlantiques), qui refusait d’unir un couple d’hommes qui en avait fait la demande. Bien que soutenant mordicus que ce mariage ne serait jamais célébré dans sa mairie, il a changé d’avis en prenant connaissance des graves conséquences judiciaires que son geste pouvait lui causer. Même cas de figure à Mésanger (Loire-Atlantique), où le mariage aura finalement bien lieu à la fin du mois de juillet. 
 
 
L’attitude la plus étonnante – et la plus choquante également – fut celle de Xavier Lemoine, maire PCD de Montfermeil (Seine-Saint-Denis). L’édile a récemment déclaré avoir reçu un couple homosexuel qui souhaitait se marier. Après un "échange extrêmement courtois et cordial" où il a exposé "les principes" qu’il défendait (sic), il prétend avoir dissuadé ce couple de s’unir civilement dans sa marie. Il refuse catégoriquement de déléguer son pouvoir d’officier d’état civil à un adjoint ou à un conseiller municipal. 
 
 
Il faut rappeler que le PCD (Parti Chrétien-Démocrate), allié à l’UMP, est dirigé par Christine Boutin, opposante acharnée à toute reconnaissance quelconque de droits – y compris le Pacs – pour les homosexuels. 
 
 
La démission, un acte courageux et lucide  
 
 
Quand des maires refusent de célébrer des mariages de couples de même sexe, ils devraient démissionner. Ce serait un geste salutaire pour le respect qu’ils se doivent d’accorder aux lois de la République. 
 
 
C’est d’ailleurs ce qu’a voulu faire Claude Sancey-Richard, maire UMP de Gondenans-Montby, une bourgade de 180 habitants dans le Doubs. Opposant au mariage pour tous, il a demandé au préfet de son département d’être relevé de ses fonctions. Selon lui, la préfecture aurait refusé sa démission : 
 
 
"J’ai été reçu par le secrétaire général, Joël Mathurin. J’ai demandé à être relevé de mes fonctions. Mais la préfecture a refusé, en m’expliquant qu’à neuf mois des élections, la situation de ma commune serait difficile à gérer". 
 
 
Si ce fait était avéré, on ne peut qu’être surpris par la réponse des services préfectoraux. Ils estiment certainement que la probabilité qu’un couple homosexuel puisse se marier dans un village de 180 habitants est quasi nulle. Peu importe, la démission aurait dû être acceptée. Le maire a pourtant eu une attitude plutôt courageuse que d’autres feraient bien de suivre, au lieu de s’offrir en spectacle, d’une rare indécence, devant les médias. 
 
D’ailleurs, il se définit lui-même comme un "hors-la-loi en sursis". Une belle preuve de lucidité également. Tous les maires qui refusent d’unir des personnes de même sexe sont des hors-la-loi, n’ayons pas peur des mots. Il faut appeler un chat un chat…