Cyril, 35 ans, explique qu’il a perdu son poste d’enseignant dans un collège protestant quand il a commencé à vivre son homosexualité
«Ils savaient que j’étais homosexuel, depuis plusieurs années. Mais c’est lorsque je me suis installé avec mon copain, que je leur ai montré que je m’assumais, qu’ils ont décidé que ce n’était pas acceptable. On m’a dit que vivre en tant qu’homosexuel allait à l’encontre des valeurs de l’établissement.»
Le récit de Cyril Couderc, un enseignant de 35 ans qui officiait depuis dix ans à établissement privé Daniel de Guebwiller, dans les médias alsaciens, a suscité une polémique. A tel point que la direction de l’établissement – un collège hors contrat de confession protestante évangélique – a dû s’expliquer.Aux Dernières nouvelles d’Alsace, Luc Bussière, le président de l’association ROC, qui gère l’établissement, explique: «C’est un problème de confiance. Nous savions qu’il avait des tendances, des combats intérieurs, mais il y a une différence entre ces tendances et le fait de les assumer dans une école qui met en avant une éthique chrétienne.»
«On m’a proposé d’aller en cure»
Du jour au lendemain, à la rentrée dernière, Cyril n’a plus eu le droit d’enseigner, ni même d’avoir aucun contact avec les enfants. «L’homosexualité était vue comme quelque chose de dangereux, je me sentais comme un pestiféré.», explique-t-il à Europe 1. «On m’a proposé de suivre une cure de “désintoxication” en Espagne pendant neuf mois pour “guérir” de mon homosexualité, et dit que quand je serai guéri, je pourrais retourner dans l’établissement», explique-t-il.
L’enseignant, qui après une période de dépression est rentré dans l’Education nationale, a rompu un silence de dix mois et saisi la Halde, devenue depuis le Défenseur des droits (lire article). Il y avait rendez-vous hier pour évoquer sa rupture conventionnelle.