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 d’ADHEOS

Les autorités zimbabwéenne trouvent incongrue l’idée de la sénatrice Sithembile Mlotshwa. Pour elles, il faut en priorité régler les problèmes de précarité carcérale.
 
Sithembile Mlotshwa est prête à révolutionner les prisons du Zimbabwe en fournissant des sex-toys aux détenus. «Dans d’autres pays, ils fournissent des gadgets sexuels et ont construit des pièces où les gens vont se satisfaire lorsque le désir monte», a déclaré cette députée il y a quelques jours lors d’une réunion du comité parlementaire sur le genre et le développement. Délicate attention à l’endroit des détenus? Il est plutôt question d’encourager la masturbation pour prévenir l’homosexualité, indique le site d’information New Zimbabwe.
 
 
«Nous ne pouvons pas fermer les yeux»
Dans les prisons, les détenus sont entassés dans les cellules, les conditions d’hygiène sont déplorables, les médicaments manquent et la nourriture est insuffisante. C’est pourquoi des directeurs d’établissements pénitentiaires ont aussitôt raillé la proposition de Sithembile Mlotshwa. Le secrétaire par intérim au ministère de la Justice l’a, quant à lui, jugée complètement incongrue. «Si je me démène pour nourrir et habiller les prisonniers, alors comment je peux demander des gadgets?», s’est interrogé Maxwell Ranga.
 
 
«Nous ne pouvons pas fermer les yeux, dire qu’on n’a pas l’argent et qu’en conséquence on ne donnera pas ces gadgets», a rétorqué la députée, soulignant que les détenus voulaient que «leurs désirs sexuels soient satisfaits, que vous le vouliez ou pas».
 
 
Brider la sexualité des séropos
Sithembile Mlotshwa s’était précédemment illustrée en proposant qu’on bride médicalement la libido des hommes séropositifs pour éviter qu’ils ne transmettent le virus à leur épouse. Elle est députée de Matobo – zone touristique proche de Bulawayo, la deuxième ville du pays – et a été élue sous les couleurs du Mouvement pour le changement démocratique (MDC, opposition) du Premier ministre Morgan Tsvangirai.
 
 
Le chef du gouvernement avait créé la polémique en octobre en déclarant espérer que la nouvelle constitution garantirait «la liberté d’orientation sexuelle, tant qu’elle ne dérange personne. Pour moi, c’est un droit humain». Il avait ensuite souligné que le dernier mot reviendrait au peuple du Zimbabwe, dont le président Robert Mugabe multiplie les propos homophobes depuis plusieurs années.